jeudi 14 mai 2015

Sous le soleil.

Il y a quelques semaines, j'étais en Guadeloupe, il était 18h00, la nuit tombait.
J'étais probablement les pieds dans la piscine, peut-être le corps entier d'ailleurs. Ou alors, allongée sur un transat, en train d'écrire ce texte, que je viens de retrouver, et que j'aimerais vous partager.

Vous êtes là, les pieds dans l'eau bleue, l'eau claire, l'eau chaude. Pieds nus bien sûr, les orteils un peu enfoncés dans le sable chaud, et vous n'avez plus envie de bouger. Un vent chaud, ce qui le rend doux, caresse doucement vos jambes nues.
Vous levez les yeux, et le ciel est bleu, immense, profond. Vous devenez minuscule, rien qu'un petit humain, les pieds dans l'eau. Si vous tournez un peu la tête vous êtes ébloui par le Soleil. En face de vous, juste au bord de l'eau, une rangée de palmiers garde ce coin de paradis, comme des gardes devant un château. Le vent fait bouger doucement leurs palmes, qui font un petit bruit, tellement apaisant. Les oiseaux chantent, mais leur chant n'est pas vraiment le même que chez vous. Il est plus léger, plus clair, plus coloré.
Sur la plage, deux petits garçons se courent après, riant, ils se poussent dans le sable, ils ont la peau noire, bronzée par ce merveilleux soleil, les yeux clairs, comme coupés dans l'océan. Ils sont beaux. Leur vie a l'air si simple, si merveilleuse. Ce sont des enfants après tout, mais leur enfance doit être tellement belle.
Ajouter à cette innocence, cette confiance, ce bonheur qui caractérisent l'enfant un soleil qui brille et réchauffe tout en permanence, une eau si claire, et un ciel si profond ne peut que la rendre encore plus belle.
La vie semble tellement plus belle sous le soleil. Comme si le simple fait qu'il fasse beau et chaud, que la mer et le ciel soient si bleus, rendait heureux.
Vous enlevez vos lunettes de soleil, pour voir ce paradis sous ses vraies couleurs, sans le voile marron de vos lunettes, qui gâche un peu les couleurs si profondes. Ici, pas de nuances, pas de gris, pas de noir. Tout est cru, tout est bleu, tout est vert. Les gens s'habillent avec des vêtements légers et colorés, leurs sourires blancs contrastent avec leur peau noire, leurs yeux de toutes les couleurs brillent, reflétant le soleil. Ils sont si beaux!
Vous retournez à votre serviette, sous les palmiers, en courant sur la pointe des pieds parce que le sable brûle. Vous auriez aimé pouvoir y marcher comme s'il était froid, comme le font tous les locaux. Mais vous n'êtes qu'une touriste, et vous êtes plutôt habituée au froid du carrelage, et à la dureté du béton, et à avoir les pieds enfermés dans des chaussures et des chaussettes.
Vous vous allongez, vous remettez de la crème. Ça aussi vous aimeriez ne pas devoir le faire, mais vous voulez quand même bronzer, histoire de frimer au travail lundi.
Oh le travail... Même travailler à l'air mieux ici. En même temps, comme motivation, c'est mieux d'avoir vue sur la plage que sur des buildings!
Dans votre sac, votre téléphone sonne. Notification, alerte calendrier : Départ aéroport, dix minutes.
Vous rangez vos affaires dans le sac, remettez votre robe par dessus votre maillot de bain déjà sec, et vous remettez vos lunettes de soleil. La vie va reprendre son cours, ennuyeux, routinier.
Vous allez retourner à la grisaille, les gens vont perdre leurs magnifiques couleurs, leurs sourires, vous aussi. Le soleil ne se reflétera plus dans les yeux, et vous ne pourrez plus cacher vos pieds sous le sable. Il n'y aura plus de sable d'ailleurs. Plus d'océan. Juste des immeubles, et des rues. Plus de palmiers, juste des parcs avec de l'herbe parfaitement bien tondue. Plus de vaches ou de poules en liberté dans les jardins, juste des chiens tout propres, accrochés à des laisses.
Vous allez devoir reprendre vos responsabilités, repenser à l'argent, remettre des jeans et des manteaux.
Comme vous aimeriez vivre au soleil....





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire